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Thierry Boissière

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Présentation

Thierry Boissière est anthropologue, maître de conférences à l’**Université Lumière Lyon 2** et membre depuis 2018 du laboratoire **Environnement, Ville, Société** (EVS, UMR 5600). Il a été responsable de l’antenne de l’**Ifpo** à Alep (Syrie) de 2008 à 2010 et chercheur en détachement MAEDI à **l’Ifpo** de Beyrouth (Liban) et responsable de l’**Observatoire urbain du Proche-Orient** (OUPO) de 2015 à 2019. Ses activités de recherche portent sur les sociétés urbaines du Proche-Orient. Travaillant sur la Syrie depuis 1990, il y a réalisé des recherches sur les agriculteurs urbains de Homs et de Hama, sur les stratégies sociales liées à la pauvreté à Damas et sur les nouveaux espaces et pratiques du commerce à Damas et à Alep. Depuis 2015, il travaille sur les changements urbains à Beyrouth et à Erbil (Irak), sur les perceptions de la ville (programme "Percevoir la ville", Univ. Lyon 2, USJ, UQAM / financements Cèdre et ISH) et sur l’intégration économique des réfugiés syriens dans certains quartiers périphériques de Beyrouth (Nabaa, Sabra et Chatila). Il est enfin membre depuis février 2018 du programme financé par l'ANR ***"SHAKK,* de la révolte à la guerre en Syrie. Conflits, déplacements, incertitudes"** (CéSor / Ifpo / BNF) et coresponsable de l'**IRN "****Circulations et Consommations du Moyen-Orient. Religieux en transition, urbanités « genrées » et économie métropolitaines connectées"** (IDEMEC / Ifpo / CéSor / AUB / Cambridge University). Il est l’auteur d’un ouvrage personnel (Presses de l’Ifpo, 2005), a codirigé un ouvrage collectif sur Alep (Presses de l’Ifpo, 2014), un ouvrage collectif sur le quartier de Chaalan à Damas (Presses de l'Ifpo, 2019), un ouvrage collectif sur la question des circulations et des consommations au Moyen Orient (Diacritiques éditions, 2022) et un numéro de revue (Critique International n° 80, 2018). Il a écrit ou co-écrit 8 chapitres d’ouvrages, 7 articles dans des revues à comité de lecture, 6 articles dans des revues sans comité de lecture, 12 recensions d’ouvrages, 2 articles d’encyclopédie, trois préfaces d’ouvrages. Il a été par ailleurs membre élu de la commission des spécialistes de la faculté d'anthropologie et de sociologie de l'Université Lumière Lyon 2 (2004-2008), membre du Conseil de la faculté d'anthropologie et de sociologue (2005-2008) et membre nommé du Comité national du CNRS pour la section 38 (2012-2016). **Thèmes de recherche** - Changements urbains au Proche-Orient, modes d’habiter, déplacements urbains et approvisionnements. - Anthropologie urbaine ; anthropologie économique ; anthropologie politique - Anthropologie des sociétés du Proche et du Moyen-Orient. - Villes et sociétés citadines ; mutations et dynamiques urbaines ; jardins et agriculteurs urbains ; rapports urbains à la nature. - Activités économiques informelles ; identités, rapport au travail et représentations de soi ; pauvreté et précarité ; stratégies sociales liées à la précarité économique ; mobilisations des ressources et liens sociaux. - Transactions, réseaux et espaces marchands dans les villes du Proche-Orient; nouvelles formes de consommation au Moyen-Orient. - Mobilisations politiques et guerrières dans la Syrie révolutionnaire. - Ethnologie et numérique. **Travaux en cours** - **« Gérer l’incertitude dans les espaces d’habitation et les cheminements quotidiens ».** Il s’agira notamment de rendre compte de la façon dont les populations urbaines du Proche-Orient vivent dans leur quotidien et « font avec » les bouleversements radicaux auxquels leurs villes sont soumises (opérations d’urbanisme, destructions et guerres, déplacements de populations). Cette problématique sera traitée à partir de trois « entrées » : les modes d’habiter, les déplacements et mobilités urbaines et enfin l’approvisionnement. Les modes d’habiter en contexte de guerre seront plus particulièrement étudiés à partir du cas des réfugiés syriens. Les destructions massives que subissent les villes syriennes posent en effet de façon urgente la question de l’habiter pour des millions de personnes déplacées ou réfugiées, contraignant celles-ci à aménager des espaces de survie dans des villes sans cesse bombardées (caves, souterrains, ruines) ou à quitter les villes pour occuper et aménager en zones rurales des espaces « incongrus » : grottes, champs, sites archéologiques (« villes mortes » de Syrie du Nord). La question de l’habiter, associant à la fois celle du logement, de l’inconfort, de la précarité et de la légalité, constitue désormais une question centrale pour des millions de Syriens, en Syrie et dans les pays limitrophes. - **« Transactions, réseaux et espaces marchands dans les villes du Proche-Orient ».** Il s’agit de comprendre et d’analyser la façon dont s’articulent espace et société dans le contexte d’un modèle d’échange marchand qui diffère par bien des aspects de celui des souks traditionnels, tant dans la disposition des commerces et de leur mise en scènes que dans les rapports entre commerçants et chalands. Il s’agit enfin d’observer comment ces nouveaux espaces et quartiers commerciaux sont investis et utilisés par leurs usagers et si les pratiques qui s’y développent signalent l’élaboration de nouvelles identités urbaines. L’étude doit à terme permettre de mieux comprendre les évolutions récentes des villes concernées. - **« Nouvelles précarités, mobilisations de ressources et liens sociaux au Proche-orient ».** Dans un contexte de libéralisation économique, de pression démographique et de désengagement de l’État social, pauvreté et précarité gagnent du terrain au Proche-Orient et pourraient être porteuses d’instabilité. Ce projet est articulé autour de la façon dont la société elle-même réagit plutôt que sur l’action étatique et institutionnelle. Il a pour but d’analyser les pratiques et les représentations que les individus et les groupes, appartenant aux classes moyennes et populaires, confrontées à des situations de précarité économique et de déclassement social, développent et produisent. Il s’agit ainsi de comprendre comment les individus mobilisent et gèrent ressources et compétences, parfois en lien avec l’État, parfois en dehors de lui, comment ils innovent mais aussi réactivent des formes anciennes d’entraide et de coopération, et comment ils réagissent lorsque l’évolution du marché du travail les prive d’un revenu stable et suffisant. - ****«** Comment saisir et comprendre la marche en ville ? De l'usage d'un eye-tracker à Beyrouth et à Lyon**»**.** À partir d’une recherche menée à Beyrouth et à Lyon, une équipe pluridisciplinaire composée d’anthropologues, de géographes et de sociologues, s’interroge sur la complexité de la marche en ville. Dans la perspective des approches relationnistes et afin de comprendre comment s’établit une écologie de la perception, une méthodologie fondée sur la captation du regard et du cheminement avec un *eye tracker* (oculomètre) est mise en œuvre. Cet instrument permet, entre autres, d’envisager la dimension du « corps en acte », y compris dans l’explicitation par les personnes participantes des matériaux visuels et sonores recueillis.

Publications

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« Chaalan, du résidentiel au commercial. Un quartier phare de l’ouverture économique à Damas »

Thierry Boissière , Mohamed Al Dbiyat
Presses de l'Ifpo. Chaalan. Formation et mutation d'un quartier de Damas. 1920-2010, Beyrouth, Presses de l’Ifpo., , pp.219-245, 2019, 978-2-351590-755-2
Chapitre d'ouvrage hal-02461373v1