Sandrine LEFEBVRE-REGHAY
Présentation
Professeure certifiée d’économie-gestion, j’enseigne les sciences de gestion, le droit et l’économie dans le secondaire, tout en menant une recherche doctorale au sein du laboratoire DICEN-IdF du CNAM. Ma thèse s’inscrit dans le champ des sciences de l'information et de la communication et explore la manière dont certains écrits professionnels produits dans un cadre organisationnel numérique — que je nomme écritextes — participent à la création de valeur dans les environnements numériques. À partir d’un état de l’art croisant théories du document, pratiques de la rédaction web et analyse des infrastructures algorithmiques, je propose de définir l’écritexte comme un écrit professionnel informatif à visée d’efficacité, inscrit dans une logique d’usage contraint, souvent prescrit, et structuré par des objectifs de visibilité. À l’appui d’une typologie dédiée et d’une grille d’analyse en six dimensions, je montre que ces textes ne se contentent pas d’informer : ils produisent des effets systémiques dans les chaînes de valeur numériques.
Ce faisceau d’effets conduit à la formulation du concept d’info-performativité, qui désigne la capacité des écritextes à générer des transformations mesurables dans des environnements gouvernés par les données (trafic, engagement, référencement). Ces effets sont modélisés à travers le Modèle d’Inscription Médiée de l’Information (MIMI), qui permet d’articuler les temporalités, les dynamiques de circulation, et les logiques d’activation documentaire propres aux écritextes. Cette recherche s’inscrit dans une lecture critique du 4e paradigme (science fondée sur les données), en mobilisant une approche inspirée du nominalisme radical. Elle interroge la prétendue neutralité des métriques numériques (KPI), envisagées non comme de simples indicateurs, mais comme des artefacts socio-techniques qui orientent les stratégies éditoriales, encodent des normes implicites et conditionnent les pratiques de légitimation au sein des plateformes.
Enfin, cette thèse pose la question de la reconnaissance juridique des écritextes et de leurs auteurs : si ces écrits créent de la valeur, alors se pose la question du droit à la signature, de l’autorialité et, plus largement, de la patrimonialisation des contenus. À l’heure où les contenus se standardisent sous l’effet de l’IA, la tokenisation apparaît comme une piste pour structurer des ontologies numériques, assurer la traçabilité des productions, et valoriser les savoir-faire rédactionnels en tant qu’actifs immatériels.
Publications
Publications
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L'IA permet-elle de repenser l'éthique rédactionnelle au sein des organisations ?Colloque COSSI - Intelligence(s) artificielle(s) générative(s) et Créativité(s) : Stratégies, Pratiques et Usages. Transformations? Ruptures? (Dis)Continuités?, Revue Cossi; Université Paul-Valéry Montpellier, Nov 2024, Montpellier, France
Communication dans un congrès
hal-05066639
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Qui sont les rédacteurs web ?Doctorales de la Sfsic 2024 - 5e édition Arts, SIC et culture : les rencontres culturelles de la Sfsic, Société française des sciences de l’information et de la communication, Jun 2024, Nancy, France. pp.589-601
Communication dans un congrès
hal-04959731
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The new paradigm of textual content in organizations: a multi-dimensional analysis in the digital landscapeProceedings from the Document Academy, 2023, 10 (2), ⟨10.35492/docam/10/2/12⟩
Article dans une revue
hal-04383406
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